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Témoignages

Témoignage Chantal Calvet, famille de donneurs d’organes

Je pense que le temps est venu de m’exprimer et de vous dire à quel point le don d’organes est important et peut aider sous différentes formes.

Le 22 février 2002, le ciel s’est abattu, ma fille a rencontré la mort, une rupture d’anévrisme méningée. C’était fini. J’avais mal, on m’avait arraché ce petit être que j’avais porté pendant 9 neuf mois dans mon corps, et vécu 25 années de bonheur intense.

Ma fille n’était pas une sainte, et je tiens à ce qu’elle reste ce qu’elle était avec ses bons et mauvais moments. Mais la chose la plus importante qui la représentait était ce don de soi naturel qu’elle avait. Aider, soutenir, écouter … et vouloir consacrer une partie de sa vie à l’œuvre humanitaire.

Son frère et moi, chacun assis à côté de Chrystel qui n’était déjà plus là, nous avons beaucoup parlé d’elle, de sa vie, de ses espoirs, et avec son papa, nous avons pris a décision de faire un don d’organes, pour les autres, mais aussi pour elle, pour finir sa vie terrestre comme l’avait commencé, par de l’amour.

Car oui, un don d’organes est un geste d’amour, c’est donner la vie à d’autres, c’est redonner espoir à toute la famille, à des enfants, des adultes.

Par ce don d’organes, j’ai offert l’éternité à ma fille … (ses organes continus à vivre, et par là une partie d’elle, et des générations à venir vont naître grâce à sa générosité) ses petits organes qui, maintenant où elle est ne lui servent plus, ont sauvé 4 personnes. J’ai de leurs nouvelles. Il faut savoir que lorsque l’on fait un don d’organes, la personne a un code personnel qui permet à la famille de demande où les receveurs en sont dans leur vie. 

Le matin de l’enterrement de ma fille, j’apprenais par le centre de don d’organes de l’hôpital de Tarbes que 5 transplantations avaient été faites (malheureusement 1 personne est décédée 3 ans après).

Ce jour là, été hors normes, hors de toute raison.

Des sentiments d’une immense douleur tant morale que physique était en même temps une immense fierté de ce que ma fille avait fait, sauver des vies.

Cette expérience m’a aidée. Ma fille vit toujours en moi chaque jour, elle m’accompagne par son âme éternelle dans tous les moments que je traverse, mais elle a aussi d’autres familles à retrouver leur joie de vivre.

Le don d’organes est terriblement important, c’est un geste de solidarité gratuite, juste à donner un peu de soi pour les autres.

Parlez-en en famille, entre amis… Réfléchissez bien et prenez la bonne décision. 


Interview de Daniel Godard, greffé du foie et pancréas

Comment avez-vous vécu l’expérience de la greffe ?

Ça a été une expérience très dure moralement mais je l’ai vécue comme un énorme espoir en la vie parce que j’attendais cette greffe avec impatience depuis déjà plusieurs mois. Aujourd’hui je suis comme un ressuscité je suis quelqu’un de très très bien dans ma tête et dans mon corps puisque la greffe a parfaitement fonctionné.

Avez-vous bénéficié d’un suivi psychologique ?

Oui quelques mois avant la greffe j’étais suivi par un psychiatre qui travaille au bloc opératoire et qui donne son avis et son accord pour savoir si on est potentiellement receveur, si on va tenir le coup. Ce qui m’a beaucoup aidé ce sont les longues discussions que j’avais avec l’infirmière coordinatrice du bloc et les psychiatres pour pouvoir accepter le fait d’être greffé. J’ai également été suivi par la suite.

Pensez-vous que l’AFFDO puisse jouer un rôle majeur dans la chaîne du don ?

Oui tout à fait l’AFFDO peut jouer un rôle essentiel pour la chaîne du don parce qu’elle apporte une explication et une réponse à toutes les questions que les familles de donneurs ou receveurs peuvent se poser ce qui est essentiel. Moi j’ai été confronté à la greffe brutalement et j’aurai aimé rencontrer une association comme l’AFFDO pour en parler.


Interview Gilda

Comment avez-vous vécu l’expérience de la greffe ?

Ce jour là, je me suis levée avec un petit rhume. Puisque nous étions en décembre, je ne me suis pas vraiment posée de questions. Ce rhume s’étant transformé en grippe, j’ai décidé d’appeler mon médecin traitant afin de résoudre ce problème. Cependant, malgré les médicaments, cette grippe ne s’est pas du tout arrangée, bien à l’inverse. Quelques jours plus tard, je me suis regardée dans le miroir, j’étais complètement jaune. J’ai cru, sur le coup, avoir la jaunisse. Mon mari ce jour-là, devait partir à l’hôpital pour une opération mais comme il avait un peu de fièvre, son opération a été annulée. Je l’ai eu au téléphone, il s’est rendu compte que j’allais très mal car je répondais complètement « à côté de la plaque ». Quand il est rentré il m’a rapidement amené aux urgences. Je n’ai pratiquement aucun souvenir de se moment là.

Quand j’ai ouvert les yeux, deux jours après, j’étais complètement désorientée. J’ai ensuite réalisé que je revenais de très très loin, j’ai pensé à ma famille, mon mari, mes enfants, mes petits enfants… Je l’ai vécu difficilement pendant les quelques premières secondes. Un médecin s’est approché de moi et m’a calmement expliqué que j’étais greffée du foie. En réalité mon foie se détériorait à vitesse grand V depuis déjà quelques jours. Il m’a fallu un certain temps pour comprendre les mots qu’il venait de prononcer, c’était difficile pour moi, j’étais très choquée et désorientée. Un peu plus tard, j’ai appris que j’avais été placée sur la liste en super urgence et que j’avais eu la chance, l’heureux hasard, d’avoir eu un donneur en un peu moins de 48h. Je suis restée cinq semaines en réanimation, ces moments furent pénibles, néanmoins je recevais constamment des soins et les médecins me visitaient régulièrement.

Pensez -vous que l’AFFDO peut jouer un rôle majeur au sein de la chaîne du don ?

Oui je le pense sincèrement, cela permet de rencontrer des gens qui ont vécu la même expérience, de discuter avec eux.


Témoignage Cécile Abeille, famille de donneurs d’organes

Ma sœur, Agnès, est décédée en mars 2008 suite à un accident de la route. Nous avons été confrontés à la question du don d’organes lorsque la mort cérébrale a été établie. Ma sœur ne m’avait pas dit qu’elle était donneuse d’organes. Mais elle en avait parlé autour d’elle, à ses amis. Malgré la douleur de la perte, la réponse pour moi était une évidence : il fallait respecter son choix.

Mes parents ont donc donné leur accord pour qu’elle devienne donneuse. A ce moment là et bien après, on se sent seul et démuni, tout va très vite. Les questions ne viennent pas forcément dans l’instant où l’on ose simplement ne pas les poser même si l’équipe médicale de la coordination a été formidable et très présente.

Aujourd’hui, je me rends compte avec le recul que la prise en charge des familles est importante tant dans l’accompagnement ou la simple présence à leurs côtés que dans le témoignage de l’expérience vécue.

Voilà le rôle que j’aimerais avoir auprès des familles et l’AFFDO peut le permettre en créant cette maison du Don d’Organes afin d’accueillir dans un endroit accueillant et chaleureux les familles démunis. Ce qui est important aussi pour moi est de rendre hommage à ma sœur et à tous les donneurs pour ces dons de vie, pour leur générosité infinie.

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